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Abdelilah Chahidi, peintre de l’âme  

Abdelilah ChahidiEXPOSITION «Au-delà du regard» est le thème que l’artiste-peintre Abdelilah Chahidi, a choisi pour sa nouvelle exposition qu’accueille la Bibliothèque nationale du Royaume du Maroc à Rabat du 14 au 31 décembre. Ce plasticien natif de Casablanca en 1959, qui vit et travaille à Mohammedia, est depuis 2017, ambassadeur de Mondial art Academia en France en qualité d’officier académicien en reconnaissance de son parcours riche à plus d’un titre et de l’univers d’émotions matérialisées par des couleurs et des formes qui caractérisent ses œuvres, nourries de cet amour et de cette passion qu’il voue pour l’art.  

Cet artiste à la démarche expérimentale et au parcours brillant s’appuie sur un conflit de matières qui s’opère grâce à des mélanges de pigments, venus tout droit des Provinces du Sud marocain sous forme de pierres qu’il soumet à un traitement chimique minutieux afin d’obtenir des couleurs nuancées, proches de la nature. En témoignent ses œuvres récentes qui s’inscrivent dans une logique de continuité dans la rupture. En somme, les travaux de Abdelilah Chahidi se profilent comme le fruit de trois décennies d’une quête intérieure en vue d’allier les sentiers nouveaux du volume et l’éclat du jaillissement de sa palette si riche mais également de ses recherches plastiques. Sur la toile, ce n’est la couleur qui peut conditionner son sujet, même parfois sorti d’un rêve, car d’autres ambiances et de nouvelles lumières enveloppent ses inspirations.  

Et cela se reflètent sur ses sujets. De la mythologie comme dans «La naissance de Pégase» ou encore « L’oiseau Méduse», à l’archétype comme les sujets représentant la condition de la femme, ses droits, sa liberté, en passant par des thèmes autour des grandes questions de l’heure comme les bouleversements politiques et les répercussions de la guerre sur les sociétés arabes, la fantaisie qui caractérise la liberté d’expression de notre artiste demeure quasiment lyrique. En attestent ces derniers travaux où le regard de la femme se veut une accusation nette aux dirigeants arabes vis-à-vis des maux de leurs sociétés respectives dans le contexte actuel des choses. Abdelilah Chahidi aborde aussi quelques thèmes comme la polygamie, la liberté d’expression de la femme, les tabous de la société… 

Le tout dans cette démarche et cette alliance pluridisciplinaires. Et dans son travail pictural, notre artiste marie bien les couleurs froides et chaudes pour un rapprochement inédit. Car les couleurs s’imposent énormément dans cet univers propre à Abdelilah. Le bleu outremer ou opalin cohabite avec le rouge bordeaux ou carmin, les gris colorés destinés à meubler le fond ressortent des zones sourdes. Cet univers, celui auquel Abdelilah Chahidi nous invite ici, peuplé de femmes à la beauté orientale sidérante, est fait d’ambiances feutrées, douces et brumeuses. Cela tient en grande partie à la volonté de l’artiste de provoquer la jouissance esthétique des contemplateurs. À découvrir ces silhouettes ornées, esquissées, affectionnée où le corps féminin prend vie, respire et s’enrichit, grâce notamment aux métamorphoses qu’il subit dans la toile. Lauréat de l’Ecole des beaux-arts de Casablanca et du Centre régional pédagogique de Rabat, l’alchimiste, comme aiment à le surnommer ses contemporains et les critiques d’art d’ici et d’ailleurs, compte à son actif plusieurs expositions dans les quatre coins du monde, doublées par des distinctions et des prix.  

On citera l’exemple des consécrations qu’il a obtenues, dans la ville italienne Lecce, en fin 2017, par l’Académie internationale des Arts : le « PrixGuerrieri di Riace» (Les Guerriers de Riace) pour sa carrière artistique, et le «Prix Victor Hugo» pour les droits de la femme. A retenir aussi, AbdelilahChahidi, également président de l’Association des artistes peintres de Mohammedia, a glané le grand prix de la catégorie « peinture surréaliste » au titre de la compétition « meilleure œuvre plastique arabe dans le monde » (le trophée mondial des créateurs arabes) dans le cadre du Forum International des arts plastiques « Art London International Exhibition &Awards » initié par l’organisme mondial des prix créatifs Arabs Group. Cette année aussi, l’artiste peintre le plus en vue du moment est invité, en janvier dernier, par le Jury de l’un des plus prestigieux Prix dans le monde des arts, à savoir, le« Prix international Leonardo Da Vinci». 

Ayoub Akil

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