Les confinements et autres mesures de restrictions ont-elles fait prendre du poids aux Canadiens ? Une étude de l’Université de Dalhousie, en Nouvelle-Écosse, publiée ce jeudi 29 avril 2021, lève le voile. Et ce n’est pas si terrible qu’on pourrait croire.
Montréal – En ces temps de pandémie, les habitudes quotidiennes sont plus que jamais chamboulées : moins de déplacements, absence d’activité physique et grignotages en série, histoire de se remonter le moral. Résultat, on s’inquiète pour sa ligne. Comme le suggère un sondage publié ce jeudi par l’Université de Dalhousie, et relayée par La Presse Canadienne, la crise sanitaire n’a finalement pas fait exploser la balance des Canadiens. Mais elle a eu un effet montagne russe sur leur poids.
Sur les 9991 personnes interrogées par l’Université Dalhousie (Nouvelle-Écosse), en partenariat avec la compagnie Caddle, plus de la moitié (57,9 %) ont indiqué avoir vu leur poids fluctuer de manière non intentionnelle depuis le début de la pandémie. De ce groupe 42,3 % ont avoué avoir pris du poids. À l’inverse, 15,6 % des Canadiens sondés ont indiqué avoir perdu du poids, tandis que plus du tiers (42,1 %) des personnes interrogées n’ont observé aucune variation significative en posant les pieds sur une balance. Parmi les personnes qui ont pris du poids, 37,3 % d’entre elles ont gagné entre 2,72 et 4,5 kilogrammes. Le directeur principal du Laboratoire de sciences analytiques en agroalimentaire de l’Université Dalhousie, Sylvain Charlebois, insiste sur le fait que les fluctuations de poids sont tout à fait normales au cours d’une vie.
Avec l’âge, on a tendance à prendre plus de poids même si on mange la même quantité de nourriture qu’avant, selon de récentes recherches qui ont révélé que le renouvellement des lipides dans le tissu adipeux diminue lorsqu’une personne vieillit, expliquent les chercheurs de l’Université Dalhousie. Le but avoué de l’enquête était notamment de sonder la population sur les facteurs qui ont eu le plus d’influence sur les habitudes alimentaires des Canadiens au cours des 14 derniers mois. Ainsi, 67 % des Canadiens sondés ont admis que le stress est l’élément qui a eu le plus d’impact sur leur vie personnelle au cours des 14 derniers mois. Or, en période de stress plusieurs trouvent refuge dans la nourriture suggère l’expert en agroalimentaire.
La professeur agrégée à l’école de nutrition humaine de l’université McGill, la Dre Stéphanie Chevalier, n’est pas surprise par ces résultats et abonde dans le même sens. «Les gens vont gérer le stress de manière assez différente, explique la nutritionniste. Dans le contexte du confinement, les gens vont privilégier la nourriture parce que c’est réconfortant. On est chez soi, on a accès à de la nourriture en tout temps, pour ceux qui en ont les moyens. C’est facile d’aller manger des petites collations quand on travaille de la maison, c’est plus facile de grignoter.» Elle propose d’ailleurs de miser sur «la belle saison (?) pour décoller de son ordi toutes les heures, et aller marcher 10 minutes, même dans la maison, ne serait-ce que pour monter les escaliers dans sa maison ou dans son bloc-appartements».
(Avec La Presse Canadienne)