Accusé de violences sexuelles par plusieurs femmes, le théologien suisse, d’origine égyptienne, Tariq Ramadan a aussitôt été mis en détention provisoire après une garde à vue prolongée chez la 2e DPJ de Paris. Une incarcération qui continue toujours de susciter l’indignation des soutiens du plus médiatique et des plus controversé des prédicateurs en France. Les défenseurs de Tariq Ramadan jugent cette mesure excessive surtout que, soutiennent-ils, les faits qui lui sont reprochés remontent à quelques années. De là, il a suffi de peu pour que la théorie du complot se propage sur le net comme une traînée de poudre. Des anciennes vidéos du célèbre, Tariq Ramadan, en débatteur habile, mettant à mal des personnalités connues ont refait surface sur les réseaux sociaux avec des commentaires laissant entendre que cette affaire vise uniquement à le museler.
Mais le placement en détention de l’universitaire a été décidé afin notamment «d’empêcher une pression sur les témoins», comme l’affirmait la presse française citant des sources judiciaires. Pourtant, il ne s’agit pas de l’unique raison. En effet, dans les affaires pénales, les juges scrutent les pièces du dossier, écoutent les arguments des uns et des autres avant de se prononcer. Et ce qu’ils détestent par-dessus tout, ce sont la mauvaise foi et le mensonge. Or, la défense de Tariq Ramadan s’est empêtrée, dès le départ, dans des situations inconfortables nuisant à la crédibilité de l’accusé. Il y a eu l’affaire de l’alibi non vérifié que ses avocats se sont empressés de mettre sur la place publique. Une erreur monumentale. Annoncée donc par la défense du théologien comme étant un alibi solide, puis négligée par le parquet, l’heure de l’arrivée de Ramadan à Lyon le jour d’un viol présumé a finalement resserré l’étau sur leur client. L’enquête de la police judiciaire a confirmé que le théologien est arrivé en fin de matinée à Lyon, le 2 octobre 2009, contrairement à ce qu’il avait dit, accréditant ainsi le témoignage de «Christelle», qui l’accuse de l’avoir violée ce jour-là.
Puis, il y a eu l’histoire de la robe appartenant à une plaignante, dont des analyses ADN doivent dire prochainement s’il s’agit de celui de Tariq Ramadan. Avant que cette pièce à conviction ne soit versée au dossier, l’islamologue avait toujours nié avoir eu des relations avec les plaignantes. À la suite de ce rebondissement, l’avocat de Tariq Ramadan a expliqué à Europe 1 que son client reconnaît « une relation » avec cette femme, mais ça n’est pas ce qu’elle décrit (voir vidéo). Tariq Ramadan, accusé de viol par trois femmes en France, continue en revanche de nier toute relation avec les deux premières plaignantes. En avouant des rapports hors mariage, même consentis, l’islamologue a mis à mal sa réputation d’exemplarité.