CONSO – Selon une enquête de l’association Foodwatch, publiée jeudi 24 octobre 2019, des traces d’hydrocarbures auraient été retrouvées dans des laits infantiles commercialisés par Nestlé et Danone. « Sur 16 laits en poudre pour bébés achetés en France, en Allemagne et aux Pays-Bas, huit produits présentent une quantité préoccupante d’hydrocarbures aromatiques d’huiles minérales, aussi appelés MOAH », précise l’association. En France, les fameux MOAH auraient été retrouvés dans le lait en poudre premier âge (zéro à six mois) Nidal commercialisé par Nestlé et dans le produit sans lactose Gallia Galliagest Croissance de Danone pour les enfants de 12 mois à 3 ans. Pour ces deux produits, Foodwatch a détecté, respectivement, 1,2 mg/kilo et 0,7 mg/kilo d’hydrocarbures. Danone a répliqué dans un communiqué que les « contrôles réalisés ne mettent en évidence aucune trace détectable d’huiles minérales aromatiques » dans la référence de lait infantile évoquée par Foodwatch. Nestlé n’a pour sa part pas réagi à ces accusations. Les MOAH désignent des dérivés du pétrole qui sont utilisés lors de la production ou dans les emballages et dont des traces peuvent être retrouvées dans les aliments.
Comme l’explique l’ANIA dans une note à destination des industriels publiée en mars 2019, « la migration de substances vers les aliments varie selon la température et s’opère en général par le biais de l’évaporation, du transport en phase gazeuse et de la re-condensation au sein de l’aliment. » Dès 2012, l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) a consacré une étude sur les risques liés à la présence de MOH (hydrocarbures d’huiles minérales) dans les aliments, en pointant du doigt le risque pour la santé publique de certains composants présents dans ces mélanges. Si l’absorption de ces substances ne comporte pas de risque aigu ou immédiat pour la santé, l’autorité européenne explique toutefois qu’aucun degré d’exposition aux MOAH ne peut être considéré comme sûr. Qu’en est-il du Maroc ?