L’artiste-peintre Houda Benjelloun a exposé actuellement ses œuvres à la Galerie Nadira de Rabat sur le thème «Au-delà de l’imaginaire». Les visiteurs ont pu admirer une quarantaine d’œuvres captivantes qui mêlent subtilement l’art surréaliste, expressionniste et néo-naïf.
Les œuvres émouvantes de l’artiste-peintre Houda Benjelloun captivent par leur style surréaliste, expressionniste et néo-naïf. Avec des coups de pinceau délicats, elle crée des peintures qui expriment à la fois le sujet directement et la sensation ressentie par le spectateur. Ses tableaux représentent des sirènes, des animaux amphibies et d’autres portraits surréalistes, créant une interférence impensable entre le réel et l’irréel. L’utilisation de cette technique donne un effet fantastique même dans l’exagération, tout en maintenant un équilibre expert dans ses compositions.
En plus de son talent exceptionnel en peinture, Houda a réalisé un tableau sous-marin et un autre suspendu à 900 mètres d’altitude dans le ciel pour repousser les limites artistiques traditionnelles. Ces prouesses techniques témoignent non seulement de son talent exceptionnel mais aussi de sa passion indéniable pour l’aventure artistique. «Par des plongées maritimes ou aériennes, l’artiste mène une vie doublement aventureuse : vaincre ou être vaincue, elle veut exprimer la volonté de puissance de l’homme qui trouve son expression dans le rêve de pouvoir commander aux éléments naturels et artistiques tel un Neptune dominateur. Mais pourquoi cette emprise pour la mer ? on sait qu’à l’origine, c’est une perversion qui a salé l’eau de la mer. Or, l’artiste par une sorte d’imagination matérielle creuse le fond de l’être en sondant la construction profonde des images. Elle veut peser une matière inconsciente. Elle amplifie les images d’eau qui ont davantage d’attraits, d’insistances de consistances. Elle dit des rêves parce que sa peinture fabule l’expérience », indique le critique d’art Hassan Laghdach.
L’œuvre de Houda explore les terreurs de la nature et les visages humains étrangement animalisés par des circonstances surréalistes. Elle dresse un inventaire des techniques utilisées pour rendre ces créatures surréelles, conditionnant ainsi le spectateur à suspendre momentanément son incrédulité. Les personnages sont parfois décrits comme étant mi-humains, surgissant au milieu des citadins contemporains avec une tendance à l’animalité régressive. Rarement entièrement humaines, la plupart ont une physionomie vaguement canine et dévorent avec plaisir des restes humains immondes. Cette représentation fonctionne comme un hypo-texte auquel on peut facilement s’identifier.
Les toiles de Houda Benjelloun, exposées aujourd’hui à la galerie Nadira, sont empreintes d’un tourbillon de couleurs vives et de formes indéfinies, peintes à l’acrylique. Cette fusion crée une interaction dynamique entre la matière et la forme, offrant au spectateur une découverte infinie de motifs symboliques. Des effets prismatiques émanent des couleurs rayonnantes, tandis que les contrastes des motifs se confrontent dans un scintillement et un éclat tourbillonnants.
Chez Houda Benjelloun, la forme extérieure reflète parfaitement le motif intérieur. Son approche se concentre sur les gestes picturaux minutieux et vifs ainsi que sur les techniques picturales elles-mêmes. Elle développe une œuvre chargée d’une forte émotion tout en réfléchissant intensément à la manière d’occuper l’espace de la toile au-delà d’une simple surface plane délimitée par des bords.
Ayoub Akil