La centrale de Taishan assure que la situation est normale, mais la chaîne CNN affirme que Framatome, la filiale d’EDF qui a participé à la construction des réacteurs, a écrit au département de l’Energie américain le 8 juin en faisant état d’une possible « fuite » dans cette centrale.
L’un des réacteurs EPR de la centrale nucléaire de Taishan, dans le sud de la Chine, a subi une «augmentation de la concentration de certains gaz rares» dans un circuit, a annoncé le groupe français EDF ce lundi 14 juin 2021, après que CNN a rapporté une possible fuite, et alors que la centrale assure que la situation est normale. «EDF a été informée de l’augmentation de la concentration de certains gaz rares dans le circuit primaire du réacteur n° 1 de la centrale nucléaire de Taishan détenue et exploitée par TNPJVC, joint-venture de CGN (70 %) et EDF (30%)», indique le groupe français dans un communiqué.
Le circuit primaire est un circuit fermé contenant de l’eau sous pression, qui s’échauffe dans la cuve du réacteur au contact des éléments combustibles. Les gaz dits «rares» comptent l’argon, l’hélium, le krypton, le néon ou encore le xénon. «La présence de certains gaz rares dans le circuit primaire est un phénomène connu, étudié et prévu par les procédures d’exploitation des réacteurs», ajoute l’entreprise. Les deux réacteurs de Taishan sont à ce jour les seuls EPR à être entrés en service dans le monde, en 2018 et 2019. D’autres exemplaires de ces réacteurs de troisième génération sont en construction en Finlande, en France et au Royaume-Uni, mais de multiples déboires techniques ont retardé de plusieurs années leurs mises en services.
« Irréalisme », « défaillances »… un rapport étrille le chantier de l’EPR de Flamanville Framatome, la filiale d’EDF qui a participé à la construction des réacteurs de Taishan, avait un peu plus tôt indiqué surveiller « l’évolution d’un des paramètres de fonctionnement » sur le site, mais sans donner de détail ni parler de fuite. La centrale « est dans son domaine de fonctionnement et de sûreté autorisé », a assuré Framatome dans une déclaration à l’AFP.
CNN, sur la base d’une lettre envoyée par Framatome au département de l’Energie américain le 8 juin, a fait état d’une possible «fuite» dans cette centrale. Framatome se serait adressé aux Etats-Unis pour demander une autorisation d’assistance technique pour résoudre «une menace radiologique imminente». Toujours selon la chaîne américaine, les autorités de sûreté chinoises auraient également relevé les limites acceptables de radiation à l’extérieur du site pour éviter d’avoir à mettre la centrale à l’arrêt.
(Avec AFP)