Les pilotes du syndicat majoritaire chez Air France, le Syndicat national des pilotes de ligne (SNPL), majoritaire au sein de la compagnie, ont voté, lundi 30 mai, le principe d’une grève longue mais aucune date n’a encore été décidée pour un éventuel mouvement. Le SNPL avait toutefois demandé à ses adhérents de se prononcer pour ou contre la possibilité d’une grève de plus de six jours chez Air France. Ceux-ci ont dit oui à 68 %. Ce référendum interne a mobilisé 78 % des adhérents du syndicat. Le conseil du syndicat, à l’origine des 15 jours de grève de septembre 2014, avait déjà approuvé en avril le principe d’un arrêt de travail, mais les statuts du SNPL prévoient une consultation préalable des pilotes pour un mouvement long.
« Le référendum est positif sur le fait que les pilotes y sont prêts mais ça n’a pas été décidé encore », a précisé à l’agence Reuters Philippe Evain, le président du SNPL. A partir du mois de juin, Air France va imposer des baisses de rémunération aux pilotes. Ces rémunérations permettront d’économiser de «20 à 30 millions d’euros par an » soit « entre 2 % et 3 % de la masse salariale pilotes», a indiqué Gilles Gateau, directeur des ressources humaines d’Air France.
La majoration des heures de nuit passera de 50 % à 40 % tandis que « la rémunération de certaines activités au sol sera indexée sur la part fixe et non plus sur la part variable » du salaire des navigants. Un calcul moins avantageux pour les pilotes. En outre, la direction a aussi choisi, « pour plus de souplesse », l’annualisation des jours de repos des pilotes. Au début de mai, le conseil d’administration d’Air France KLM avait donné son feu vert au PDG d’Air France, Frédéric Gagey pour appliquer des mesures de compétitivité, contestées par les pilotes, à partir du 1er juin. Après plusieurs recours devant les tribunaux, la justice avait, in fine, autorisé M. Gagey à arbitrer ce conflit.