Si le contrat de gestion déléguée M’dina Bus ne sera reconduit en 2019, ses autobus déglingués continueront une année encore à provoquer des accidents désastreux à Casablanca en fonçant sur des murs ou en percutant des piétons. Dernier drame en date causé par un autobus d’une entreprise en pleine déroute s’est produit ce jeudi matin 28 décembre 2017 sur le boulevard Driss El Harti dans le quartier Moulay Rachid. Le véhicule d’occasion que la RATP a fourgué à M’dina Bus, a fauché plusieurs passants, dont un officier de la circulation. Le transporteur expliquera certainement, comme d’habitude, cet accident par un glissage du véhicule à cause des dernières pluies. Or, la véritable raison n’est autre que la défaillance du système de freinage inhérente à ces autobus Renault dotés de simples freins à disques et non de dispositifs antiblocage et anti-patinage des roues (ABS). Ainsi, les bus de M’dina Bus glissent dangereusement sur la chaussée dès la moindre averse comme sur une patinoire.
La gestion chaotique de la société de transport urbain de Casablanca M’dina Bus, pointée par le rapport de la cour des comptes de 2014, a poussé la mairie de la ville à ne pas reconduire le contrat de gestion déléguée. Faut-il maintenant y mettre fin plutôt que prévu ? En effet, la vétusté des véhicules mis en circulation et leur sous-nombre constitue un danger pour la population. Des autobus qui prennent régulièrement feu au milieu de la chaussée quand ce ne sont pas leurs freins défaillants qui lâchent brutalement, occasionnant du coup des accidents très fâcheux et des drames humains. La gabegie et l’imprévoyance sont telles que la valorisation à 5DH du ticket et les subventions colossales qui lui ont été versées n’ont pas servi à améliorer la qualité du service ni à rassurer les autorités de tutelle. Les usagers doivent supporter ces engins de la mort jusqu’à 2019 – date de l’expiration du contrat de délégation liant M’dina Bus à la ville de Casablanca – qui, force est de le reconnaître, altèrent quelque peu la belle réussite du tram et retardent l’avènement de l’intermodalité entre les deux modes de locomotion.