C’est le romancier tanzanien Abdulrazak Gurnah qui remporte la plus prestigieuse des récompenses littéraires. Celui qui écrit en anglais est notamment l’auteur d’« Adieu Zanzibar ».
Le prix Nobel de littérature est attribué à Abdulrazak Gurnah. Le romancier tanzanien de 74 ans, connu notamment pour son roman Paradise, a été récompensé jeudi 7 octobre « pour son traitement sans compromis et plein de compassion des effets du colonialisme et du sort du réfugié dans le fossé entre les cultures et les continents », a salué l’académie suédoise sur son compte Twitter.
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The 2021 #NobelPrize in Literature is awarded to the novelist Abdulrazak Gurnah “for his uncompromising and compassionate penetration of the effects of colonialism and the fate of the refugee in the gulf between cultures and continents.” pic.twitter.com/zw2LBQSJ4j— The Nobel Prize (@NobelPrize) October 7, 2021
Ce prix est une surprise et de nombreux critiques et éditeurs ont confessé qu’ils ne connaissaient pas l’écrivain, absent de la liste des pronostics, même comme simple outsider. Son propre éditeur en Suède, Henrik Celander, a expliqué à la presse suédoise qu’il n’aurait jamais imaginé qu’il décroche le Graal littéraire. Quand l’Académie suédoise a appelé, « j’ai cru à une blague », a même confié Abdulrazak Gurnah. Né en 1948 sur l’île de Zanzibar, Abdulrazak Gurnah est arrivé au Royaume-Uni en tant que réfugié à la fin des années 1960.
Il est l’auteur de dix romans, dont Près de la mer (2001), et de nouvelles. Il vit à Brighton et enseigne à l’université du Kent. Lire aussi Quiz : que savez-vous de l’histoire des prix Nobel et de leurs lauréats ? Les réfugiés d’Afrique « ne viennent pas les mains vides » Abdulrazak Gurnah a appelé l’Europe à voir l’arrivée des réfugiés venus d’Afrique comme une richesse. « Beaucoup de ces gens qui viennent, viennent par nécessité, et aussi franchement parce qu’ils ont quelque chose à donner. Ils ne viennent pas les mains vides », a affirmé l’écrivain dans une interview à la Fondation Nobel, appelant à changer de regard sur « des gens talentueux et pleins d’énergie ».
Jusqu’à sa récente retraite, il était professeur de littérature anglaise et postcoloniale à l’université du Kent, à Canterbury, où il était un fin connaisseur de l’œuvre du Nobel de littérature nigérian Wole Soyinka et du Kényan Ngugi wa Thiong’o, qui figurait parmi les favoris pour le Nobel cette année. Il est le premier auteur noir africain à recevoir la plus prestigieuse des récompenses littéraires depuis Soyinka, en 1986. L’an passé, c’est la poétesse américaine Louise Glück qui avait été sacrée pour son œuvre « à la beauté austère ».
(Avec AFP)