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La prochaine crise

Meriem Lyoussoufi, Fondatrice, Editorialiste

EDITO – Et si la prochaine crise financière venait de l’automobile ? Nombreux sont les professionnels du secteur qui en sont aujourd’hui persuadés. Plusieurs constructeurs ont publié des avertissements sur résultats, tels Daimler ou BMW, qui n’y avaient guère habitué leurs actionnaires. D’autres prévoient même des périodes de chômage technique. Des équipementiers inquiets mettent leurs investissements en stand-by et reconstituent leur trésorerie pour faire le gros dos, dans la perspective de l’hiver qui vient… Pour la première fois depuis la crise financière de 2008-2009, l’industrie automobile mondiale s’est repliée en 2018, contribuant substantiellement au ralentissement mondial. Et les perspectives à court terme «demeurent médiocres, les efforts pour rendre propres les transports posant un défi fondamental», prévient le Fonds Monétaire. L’industrie automobile, qui pèse 5,7 % du PIB de la planète et 8 % des échanges de marchandises, s’est contractée de 1,7 % l’année dernière, en nombre de véhicules produits, affirme le FMI. En Chine, premier marché automobile mondial, les ventes de voitures sont tombées dans le rouge pour la première fois depuis plus de vingt ans, reculant de 3 %. Le repli est aussi important en Allemagne, en Italie et au Royaume-Uni. Aux États-Unis, les ventes ont continué d’augmenter, mais légèrement. Reflet de ces mauvaises performances, les titres des 14 plus grands constructeurs ont chuté de 28 % en moyenne, note le FMI. Tout cela n’augure rien de bon. Le jour où ce secteur s’écroule, l’onde de choc se répandra jusqu’au Maroc. Avec notre politique dite d’accélération industrielle qui repose uniquement ou presque sur la sous-traitance, nos écosystèmes et tous ces emplois qui vont avec, pourraient en prendre un sacré coup de frein. Une remise en question s’impose. Il faudra repenser notre modèle de croissance. Ce n’est pas en produisant pour les autres qu’on mettra le cap vers le développement économique. Pour réussir notre phase d’industrialisation bien comme il le faut, on se doit d’être capable de créer des marques et des expériences remarquables. Des produits à fort potentiel d’exportation et à très forte valeur ajoutée

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