Le port des masques à l’extérieur pourrait ne plus être obligatoire à compter du 1er juillet, a dit lundi 14 juin 2021, le directeur de la santé, Jérôme Salomon dans une interview. Avec l’arrivée de l’été, une telle perspective réjouit ne pouvait que réjouir les français. Sauf que non, a aussitôt rétorqué le ministère de la Santé. «Aucune décision n’a encore été prise concernant le port du masque en extérieur dans les prochaines semaines, qui reste donc la règle. Les experts scientifiques seront amenés à se prononcer au cours du mois de juin sur une évolution de cette règle», insiste le ministère dans une déclaration transmise à l’AFP.
Sur RTL, Salomon a expliqué qu’un certain nombre de contraintes seraient levées le 30 juin, «si tout se passe bien». Il avait tenu à préciser que «les mesures barrières demeureront» et que le port du masque resterait encore obligatoire en intérieur car «il y a beaucoup plus de risques» de contamination. Plusieurs départements ont déjà commencé à relâcher la bride en extérieur. «On a un calendrier cohérent, progressif, lié à la situation. Ce calendrier, les Français l’ont parfaitement compris et respecté et donc, si tout se passe bien, on lèvera encore un certain nombre de contraintes le 30 juin, si les conditions le permettent», a-t-il expliqué alors qu’il était interrogé sur le port du masque. La question des masques divise plus qu’elle ne rassemble, y compris dans la sphère scientifique.
«La bonne nouvelle, c’est que tous les chiffres allant dans le bon sens, cette perspective de supprimer le port du masque à l’extérieur apparaît à la fois possible et probablement peu dangereuse, expliquait dimanche Christian Rabaud, président de la commission médicale d’établissement du CHRU de Nancy sur France Info. Nous sommes dans une évolution qui nous laisse espérer un été quand même plus simple». «En feignant qu’un retour à la vie normale est possible rapidement, en laissant entendre que la fin du masque est imminente, le gouvernement […] entretient une ambiguïté qui pourrait être coupable, estime de son côté le patron du service d’infectiologie de l’hôpital Tenon à Paris, Gilles Pialoux, dans le Parisien lundi. Chaque fois qu’ils entendent cela, les Français anticipent, ils vont plus vite que la date butoir et plus loin que ce qui leur est permis. Ils se relâchent avant l’heure.»
La semaine dernière, le président du conseil scientifique, Jean-François Delfraissy, avait estimé qu’il allait être «très difficile de garder le masque après le 30 juin», tout en mettant en garde contre un relâchement prématuré : «Il faut être raisonnable : les gens qui sont à la campagne, qui vont être sur les plages, qui vont se balader, vont dire : «Bon, attendez, les experts, arrêtez, on est capables de porter le masque là où il faut».» Il plaidait pour le «port du masque, y compris à l’extérieur, au moins jusqu’au 30 juin».
(Avec AFP)