Aujourd’hui, le Haut Commissariat au Plan (HCP) vient de dévoiler sa dernière estimation de la croissance. Attendue en nette hausse, la croissance économique nationale se serait établie à 2,8% au troisième trimestre 2018. Ce chiffre, conforme aux dernières prévisions publiées par Bank Al-Maghrib, est mieux que celui de la même époque en 2017, où la croissance économique avait patiné à 2,4%. Affichant un accroissement de 3,1% en variation annuelle, la valeur ajoutée agricole poursuit son affermissement, contribuant selon le HCP pour 0,3 point à la croissance économique globale. « Les conditions de développement des cultures hivernales seraient restées, dans l’ensemble, bonnes, mais le prolongement des précipitations largement excédentaires sur les quatre premiers mois de 2018 et la baisse des températures de 1,9°c et 0,9°c, respectivement, aux mois de juillet et août 2018, en comparaison avec la même période de 2017, auraient perturbé la floraison des cultures d’été », selon le HCP. Hors agriculture, la valeur ajoutée aurait progressé de 2,8%, au lieu de 2,4% au trimestre précédent, portée par un léger redressement du secteur secondaire.
Au quatrième trimestre 2018, la croissance des activités hors agriculture se poursuivrait pratiquement au même rythme que le trimestre précédent. Contribuant pour près de 1,5 point à la croissance globale du PIB, le secteur tertiaire aurait continué de soutenir l’activité économique grâce notamment à la bonne orientation du commerce, du transport et des activités touristiques, dont la valeur ajoutée aurait augmenté de 5,2%, explique la note. La note observe un raffermissement à hauteur de 5,4% de la demande mondiale adressée au Maroc. Les exportations de biens auraient ainsi augmenté de 18,3%, en variation annuelle, au troisième trimestre 2018. Les ventes extérieures en valeur du phosphate et ses dérivés auraient contribué pour +2,6 points à cette hausse, profitant de l’accroissement des cours mondiaux du phosphate diammonium (DAP) et du super phosphate triple (TSP) de 28,2% et de 28,3%, respectivement. Impactées par la hausse de la facture énergétique, dans un contexte de renchérissement des cours internationaux des produits pétroliers, les importations auraient, quant à elles, progressé de 18,7%, en variation annuelle. Au troisième trimestre 2018, la demande intérieure aurait continué de soutenir la croissance économique nationale, poursuit le HCP.
Dans un contexte de décélération des prix à la consommation, par rapport au trimestre précédent, la consommation finale des ménages, en volume, se serait affermie de 3,5%, contribuant pour environ 2 points à la croissance globale du PIB, au lieu de +1,9 point un trimestre auparavant. En effet, les prix à la consommation auraient décéléré lors du même trimestre, affichant une hausse de 1,8% en glissement annuel, au lieu de +2,6% un trimestre plus tôt. Ce ralentissement serait la conséquence de la baisse du rythme de croissance des prix alimentaires (+1,4%, au lieu de +3,4% au trimestre précédent), due notamment au repli des prix des produits frais. Par ailleurs, au troisième trimestre 2018, la croissance de la masse monétaire aurait atteint 4,1%, en glissement annuel, au lieu de +4,5% un trimestre auparavant. Le besoin de liquidité des banques se serait accentué, suite à la décélération des réserves internationales nettes, dont la croissance serait passée de 10,7% au deuxième trimestre 2018 à 4,5%, au troisième trimestre. Les créances nettes sur l’administration centrale auraient poursuivi leur tendance haussière, marquant une augmentation de 10,9% de l’endettement monétaire du Trésor. La tendance baissière sur le marché des actions se serait poursuivie au troisième trimestre 2018, selon le HCP.